La cordonnière mal chaussée

Voici ce que je suis : une cordonnière mal chaussée.

Je m’explique : j’écris pour les autres. Mais quand arrive le moment de le faire pour moi, de m’autopublier, de me mettre en ligne, je fige. Mes doigts se glacent sur le clavier, complètement tétanisés. Et ma tête se trouve des excuses : pas le temps, pas important, pas pas pas…

Donc aujourd’hui, ce soir, je prends la décision de me chausser sous vos yeux. Je glisse mes pieds dans de beaux chaussons confortables afin de me présenter à vous.

En une simple phrase : j’écris depuis toujours. Pas depuis toujours toujours, mais depuis assez longtemps. Le déclic s’est fait en 4e année du primaire. Je venais de terminer la lecture d’Ani Croche, un roman jeunesse qui avait emballé la fillette que j’étais. L’enseignante nous avait demandé quelques jours plus tard d’écrire un texte. L’équation lecture + écriture s’est alors incarnée en moi = celle de vouloir écrire des histoires, en me laissant entrainer par les mots.

Et c’est ce que je fais à partir de ce moment-là. J’ai écrit. Dans mon journal, des piécettes de théâtre, des bédés, des articles pour le journal étudiant…

En parallèle, je rêvais d’être comédienne. Donc je me créais des mondes remplis de mots.

Et j’ai lu, et lu, et lu…

Au cégep, j’ai étudié en Lettres et art dramatique. Ah la joie de découvrir la vie de jeune adulte entourée de jeunes aussi trippeux des mots que moi! Et l’ivresse que j’ai ressentie lorsque j’ai plongé dans ma première création collective. J’étais à ma place!

J’ai ensuite habité en Angleterre pour apprendre l’anglais et voir l’Europe dont on m’avait tant parlé pendant mes cours d’histoire de l’art et de littérature. À mon retour, j’ai quelque peu travaillé en m’amusant à jouer dans des pièces de théâtre amateur, puis l’année suivante, j’ai poussé la porte de l’Université Laval, comme étudiante au baccalauréat en langue française et rédaction professionnelle.

Je me sentais dans les grandes ligues. J’étudiais mes passions. Le français, la rédaction, la création littéraire, l’édition. Pendant les trois années qu’ont duré mes études, j’ai appris tant que mon sac à dos était rempli. Si plein que j’ai décidé de repartir en Europe dès j’ai eu décroché mon bac.

Donc direction Écosse, puis France. Deux années de découvertes et d’expériences personnelles riches et intenses.

À mon retour, c’est là que je suis devenue plus sérieuse. J’ai tout d’abord travaillé dans le domaine associatif en tant que coordonnatrice (où je faisais tout tout tout, presque tout), puis j’ai lancé Les cent mots, en 2010.

J’ai eu, et j’ai encore, des clients variés et des mandats tout aussi variés. Au fil des ans, j’ai eu des contrats de traduction, de révision linguistique et de rédaction. J’ai aussi soutenu divers clients pour lesquels j’œuvrais à titre de coordonnatrice (celle qui fait tout tout tout, presque tout).

J’aime la diversité et j’adore relever de nouveaux défis. C’est cliché ce que je vais écrire, mais de savoir qu’un client est satisfait me rend vraiment heureuse.

Je suis fière d’avancer que ma force est de cerner une situation et d’offrir les solutions justes aux défis soulevés. Je sais capter les subtilités d’une entreprise ou d’une personne. Et je sais transmettre leurs messages.

Évidemment, en rédaction, c’est primordial. Cerner l’essentiel pour le communiquer aux autres.

Et mon essentiel, à moi, en ce moment, c’est que l’ancienne page blanche est maintenant remplie de mots.

Et que je suis très confortable dans mes chaussures.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *